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Quatre Nobles Vérités 2

Avec la mort et le passage à une autre existence,

Vous vous séparez à jamais des belles personnes chéries.

Feuille qui se détache de son arbre emportée par les flots,

C’est un départ sans retour et une séparation définitive.

bouddha

His Holiness the Dalai Lama during the second day of his teachings in Thiksey, Ladakh, J&K, India on August 11, 2016. Photo/Tenzin Choejor/OHHDL www.dalailama.com

** Hinayana

** Niveau Intermédiaire

Vous avez la possibilité d’atteindre une prochaine vie favorable dans le cycle de l’existence par une analyse des effets de vos actes et en surmontant les karmas non vertueux. Mais cet objectif, fût-il le premier niveau de la pratique, n’est qu’une étape qui mène à la pleine motivation bouddhiste. Une fois les causes et les effets du karma compris, il faut savoir comment s’échapper des différents stades du cycle des renaissances. La pratique pour se détourner des dix actes négatifs présentée au premier niveau avait pour objectif d’accomplir une vie favorable dans le cycle de l’existence. Cela n’entre pas en contradiction avec les enseignements du niveau intermédiaire, car un haut statut de l’être dans le cycle de l’existence possède une nature de souffrance. Une souffrance dont il faut se défaire. Renaître sous une forme favorable est indispensable pour atteindre la libération. Si elle n’est pas atteinte dans cette  vie, une forme appropriée de renaissance est indispensable pour atteindre vos buts personnels et d’autres.

 

La méthode convenant aux pratiquants de capacité intermédiaire développe la volonté de se libérer de tous les stades du cycle de l’existence. Elle est le seuil que l’on franchit pour aller vers le niveau de motivation ultime qui est la volonté d’être éveillé dans le but d’aider les autres à progresser. La pratique inspirée de la volonté de se libérer complètement du cycle de l’existence ouvre la voie vers l’accomplissement d’un profond sens de l’altruisme. Je vais l’aborder dans ce chapitre suivant.

 

Reconnaître la libération

 

Le statut qui permet d’atteindre la pleine réalisation du cycle de l’existence est merveilleux. Sous l’influence des émotions destructives et du karma, vous pouvez encore trébucher et perdre cette nature fantastique. Le voir comme l’ultime objet de l’illumination est illusoire et conduit à la déception.

 

Alors que renferme l’idée de libération ? Des courants philosophiques indiens nient toute possibilité de se libérer du cycle de la naissance, de la vieillesse et de la mort, mais d’autres l’acceptent. Parmi les plus récents, certains affirment que la libération est un paradis, mais les bouddhistes se réfèrent à l’idée que la libération est un trait mental, un état spirituel pour libérer de l’emprise des émotions douloureuses et des karmas (actes) qui les motivent. Je vous demande de la patience pendant que je vais expliquer cela avec précision.

 

Les êtres vivants sont pris dans un processus dans lequel l’esprit et le corps sont sous l’influence d’émotions aliénantes et d’un karma négatif qui conditionne leur vie sous la forme de dieux, démiurges, humains, animaux, fantômes faméliques et êtres résidant dans les enfers. Ces états temporaires résultent du karma. La solution est de mettre un terme aux émotions aliénantes. Ainsi, les empreintes karmiques accumulées dans la conscience depuis  le nombre incalculable de vies dans le cycle de l’existence ne seront plus actives, et ne se manifesteront plus dans une nouvelle vie de souffrance. Alors, les karmas qui imprègnent le continuum de la conscience perdent leur potentiel de nuisance. Voilà pourquoi la libération est un état de conscience où l’on cesse d’être sous l’influence des émotions aliénantes et du karma. Pour être plus concret, analysons les quatre nobles vérités au cœur des enseignements du Bouddha.

 

Le cœur de l’enseignement

 

« Accepter sa maladie,

C’est percevoir l’élimination de ses racines.

Recouvrer la santé à l’aide de remèdes,

Ainsi, discerner la souffrance,

Éliminer ses causes,

Atteindre sa cessation,

Et se fier à la voie. »

Maitreya, Sublime Continuum du Grand Véhicule.

 

Le Bouddha a atteint l’éveil à Varanasi en Inde. Plusieurs semaines après, il prononça son premier enseignement dont le sujet est les quatre nobles vérités, sa méthode pour reconnaître les états d’esprit erronés et produire des antidotes. Les quatre vérités reposent sur la perception d’une interdépendance fondée sur la pratique de l’altruisme.

 

Une compréhension rigoureuse des quatre vérités est nécessaire. En bref :

 

- Les phénomènes qui résultent des émotions aliénantes et du karma mènent à la souffrance ; voilà la première vérité.

 

- Les émotions aliénantes et les actes (karmas) qu’elles motivent sont les vraies origines de la souffrance : voilà la deuxième vérité.

 

- Mettre un terme aux émotions aliénantes, l’origine de la souffrance, est la libération ; la cessation est la troisième vérité.

 

- Les voies ou les moyens de vaincre et neutraliser les émotions aliénantes forment la véritable voie ; voilà la quatrième vérité.

 

Les quatre vérités se révèlent selon cet ordre : les origines de la souffrance (deuxième vérité) se manifestent d’abord, puisqu’elles déterminent l’apparition de la souffrance (première vérité). De même, la voie spirituelle (quatrième vérité) permet d’accomplir la cessation de la souffrance, et d’éliminer ses origines (troisième vérité), puisque la pratique de la voie conduit finalement à la vraie liberté. Néanmoins, Bouddha modifia cet enchaînement au moment où il enseigna les quatre nobles vérités : il commença d’abord par la souffrance (effet), pour parler ensuite de leurs origines (causes). Autrement dit, il parla d’abord de la cessation de la souffrance, et puis des voies qui sont les moyens d’atteindre cette cessation.

 

Il fit cela dans le but de présenter les points essentiels de la pratique. Pour commencer, lasouffrance dans son envergure mérite un examen approfondi, et en particulier, la douleur des forces omniprésentes conditionnantes dont nous avons parlé avant. Dès que vous avez réalisé la portée de la souffrance, vous rechercher ses origines en identifiant les trois poisons passionnels que sont le désir (attachement), la colère (haine) et l’ignorance (étroitesse d’esprit). L’ignorance dans ce cas, est la croyance en une existence intrinsèque, source des émotions conflictuelles. Ces poisons sont transcendés à l’aide d’antidotes quand ils en ont. Si vous percevez qu’il s’agit non seulement d’un antidote, mais aussi d’un facteur mental positif qui peut-être cultivé sans restriction, vous développer alors un vœu puissant de s’attaquer à la cessation de la souffrance et de ses origines. Avec ce discernement, pratiquer la voie de la moralité, la méditation profonde, la sagesse ; et, plus particulièrement, l’union entre l’absorption méditative et la révélation subite de l’absence du soi. À cause de la nature de ce processus, Bouddha conçut ainsi l’ordre de succession des quatre vérités.

 

Pour arriver au plein épanouissement de la compassion, il est indispensable d’identifier la sphère de la souffrance. Sans l’expression d’une motivation sincère d’échapper aux griffes des forces omniprésentes conditionnantes dont le travail est pernicieux, l’état de pleine compassion demeurera hors de portée. En chacun de nous, germe la compassion dès que des proches ont de la peine. En revanche, nous admirons, ou même nous envions d’autres individus dont la situation enviable masque la souffrance du changement, loin de vouloir qu’ils s’en libèrent. Parce que nous n’avons pas une prise de conscience de la sphère de la souffrance, notre compassion est restreinte. Pour la développer, et surtout atteindre la grande compassion, il faut d’abord identifier la souffrance des forces omniprésentes conditionnantes dans notre vie.

 

Les émotions négatives sont conflictuelles, désagréables, pénibles et perturbatrices. Ne pas agir à l’encontre de ces forces laisse perdurer l’apparition de la souffrance. Il faut donc de puissants antidotes pour les détruire. À leur disparition, la véritable cessation de la souffrance est accomplie, l’antidote puissant est la voie.

 

Quand vous vivez sous l’influence externe des émotions aliénantes, vous perdez votre indépendance, pris au piège dans le cycle de l’existence. La conquête de ces ennemis nuisibles ouvre à l’indépendance, la libération. Pour s’orienter vers la libération, il faut connaître les déficiences du cycle de l’existence. Puis, de tout cœur, vous rechercherez à vaincre les émotions aliénantes, ainsi vous atteindrez la libération.

 

Au XVI siècle, le premier Panchen Lama Lozang Tchökyi Gyaltsen disait :

 

En ce qui concerne la manière de répondre aux anomalies du cycle de l’existence, il y a plusieurs méthodes : les animaux qui ont peur de la douleur corporelle veulent s’en libérer, et les non-bouddhistes se détournent des plaisirs qui peuvent se transformer en douleur. Néanmoins, cette entité corps-esprit, dont la nature est d’être sous l’emprise des émotions aliénantes et du karma, est considérée comme la condition de base qui induit toutes les formes de souffrance dans le futur, et pour cela, elle doit être transcendée.

 

La disposition essentielle à prendre pour développer une intention de quitter le cycle de l’existence consiste à s’écarter des émotions négatives qui maintiennent le mental et le corps sous le joug d’un processus incontrôlable. Dès que cette intention devient la motivation principale, vous devenez un pratiquant de capacité moyenne.

 

De nombreux systèmes religieux indiens exigent une grande dévotion au gourou et beaucoup d’adeptes consacrent leur vie entière à la pratique spirituelle. Ils sont impressionnants. Attentif à l’impermanence de la vie, ils mettent leurs efforts dans leur dévotion religieuse. Seul le bouddhisme appréhende le soi comme erroné, et au-delà pose l’idée de l’absence du soi. Quand vous comprenez que la conception du soi est fallacieuse et que les émotions négatives sont induites par cette idée fausse, vous êtes alors sur le seuil de la véritable pratique bouddhiste. Voilà pourquoi les quatre vérités sont si cruciales.

 

Quatre Nobles Vérités

 

La vérité de la souffrance

 

Puisque, à juste titre, nous désirons le bonheur et refusons la souffrance, nous nous soucions évidemment du plaisir et de la douleur. C’est la raison qui poussa Bouddha à déterminer, en premier, la souffrance telle qu’elle est véritablement.

 

À son époque, des religions indiennes non bouddhistes se préoccupaient principalement des douleurs corporelles et mentales apparentes. Ils ont probablement identifié que l’abus de certains plaisirs finit en souffrance, comme, par exemple, avoir une indigestion de mets alléchants. Néanmoins, il est extrêmement difficile de déterminer la souffrance cachée des forces omniprésentes conditionnantes. Une souffrance qui sur l’idée d’une entité corps et esprit n’opère pas de manière autonome, mais reste sous l’emprise des karmas (des rémanences du karma passé qui conditionnent nos actes présents et futurs), eux-mêmes sous l’influence des émotions destructives comme le désir et la haine.

 

Analysez cela. Nous convoitons ce qui est agréable, formes, sons, odeurs, goûts et touchers. Et la colère éclate dès que ce désir est contrarié par une personne qui s’interpose ou par des circonstances qui s’y opposent. Des écrits non bouddhistes enseignent qu’un tel désir est fautif et proposent des méthodes pour combattre ces attitudes négatives. Mais ils ne décrivent jamais les inconvénients qu’il y a de se méprendre sur un soi et d’autres phénomènes, perçu comme étant instaurés indépendamment selon leur propre nature. Ainsi, ils n’expliquent pas les nuances les plus insaisissables du désir et de la haine qui émanent de cette subtile erreur conceptuelle. Quant à Bouddha, il enseigna que la souffrance des forces omniprésentes conditionnantes est, à l’origine, générée par une mauvaise appréhension de l’inhérente existence de ce corps et mental comme les autres, prisonniers du cercle de la souffrance même si aucune douleur physique ou mentale ne se manifeste.

 

Avant Bouddha, certaines personnes avaient cerné la souffrance. Mais sans en reconnaître les causes subtiles conditionnantes, il est utopique de vouloir discerner l’étendue de la souffrance dans le cycle de l’existence. Dans le Grand Traité de la progression vers l’éveil, le maître yogi tibétain Tsongkhapa dit :

 

Enveloppés dans l'obscurité de l'ignorance, les apprentis bouddhas se trompent en pensant que les phénomènes merveilleux du cycle de l'existence apportent le bonheur, alors qu'ils génèrent la souffrance. Et ainsi, ils finissent désabusés. En conséquence, Bouddha parle de différentes formes de souffrances, en disant : « En réalité, ils n'apportent pas le bonheur, mais la souffrance. »

 

La conception erronée sur la véritable nature des personnes (y compris les animaux), et aussi une perception erronée de ce qui impur ou pur, de considérer la douleur pour du plaisir, ou de voir dans l’impermanence du permanent, nous plongent dans le trouble vis-à-vis de nous-mêmes. Par conséquent, il faut discerner la sphère de la souffrance. Bouddha désigne cela comme étant « la noble vérité de la souffrance » parce que cela correspond à la réalité de notre condition, telle qu’elle apparaît à ceux qui perçoivent le réel comme il est vraiment. Par exemple, les êtres ordinaires regardent les plaisirs comme bénéfiques sans y réfléchir plus, tandis que, du coté de ceux qui ne sont pas dupes, les plaisirs mêmes ordinaires appartiennent au cycle de la souffrance, car ils sont soumis au changement.

 

La souffrance de la naissance

 

L’existence cyclique a plusieurs imperfections. Considérons d’abord la souffrance de la naissance. Les désagréments sont variés et grands. Ils commencent dans le ventre de la mère, pendant la gestation, puis viennent les douleurs de l’accouchement ressenties par la mère et l’enfant. À peine né, pendu par les pieds, on vous frappe sur les fesses pour aider vos poumons à se désengorger. La vie, hors du corps maternel, débute finalement par des tourments.

 

Sur le territoire de la province de l’Amdo, au nord-est du Tibet, où j’ai vu le jour, une coutume locale consiste à faire boire au nouveau-né une potion à base de racine de réglisse. Ma sœur aînée m’a raconté que j’en ai bu beaucoup. Cela indiquait vraisemblablement que j’avais souffert de la faim durant la grossesse. Au-delà de cela, existent des souffrances pernicieuses qui tiennent au fait que le corps, dans lequel nous sommes né, est déjà associé aux imprégnations karmiques. Résultant du karma et des émotions aliénantes, le corps est naturellement en désaccord avec l’accomplissement de la vertu.

 

Pour la médecine tibétaine, les énergies vitales du corps sont les trois humeurs (vent, bile, lymphe). La maladie se manifeste quand elles ne sont plus en harmonie, ce qui arrive souvent.  Les trois humeurs deviennent alors les « trois problèmes ». Le corps à la naissance porte les causes physiologiques de la maladie, de la vieillesse.

 

Notre naissance qui résulte des émotions aliénantes et du karma signifie que nous sommes programmés pour ces mêmes émotions aliénantes, des automatismes qui vont générer le désir pour ce qui nous séduit, la haine pour ce que nous n’apprécions pas et l’indécision pour le reste. De la naissance à la mort, nous subissons des situations calamiteuses. Si un moyen existe pour éliminer l’ensemble de ces problèmes, sans hésiter nous devons nous y intéresser.

 

La souffrance de la vieillesse

 

« Il est préférable que la vieillesse arrive petit à petit.

Si elle s’abattait d’un coup, ce serait insupportable. »

Le yogi tibétain Gamapa.

 

Le corps si délicat se dégrade avec l’âge. Les forces diminuent. Les sens déclinent. Les joies deviennent fades. Et puis, la fin de la vie arrive. Bouddha dit :

 

La vieillesse vole vigueur, capacité et force

Jusqu’à ce que toute initiative s’envole.

 

La souffrance de la maladie

 

« Comme les humains qui pourchassent les animaux sauvages

Des centaines de maux et de douleurs de maladies endémiques nous affectent. »

Bouddha.

 

La peau sèche et la chair se dégradent avec la maladie. Les équilibres physiologiques sont perturbés, et les douleurs physiques devancent les douleurs psychiques. Vous ne pouvez rien faire. Reste à subir des traitements fastidieux et douloureux. La vitalité s’affaiblit. Bouddha dit :

 

Dans l’implacable hiver, blizzards et bourrasques de neige

Altèrent la vitalité des pousses d’herbe, des arbrisseaux, des arbres et des plantes.

Comparables, les maladies détruisent les forces des êtres vivants,

Dégradant leurs facultés, leur apparence physique et leur potentiel.

 

Puis, vous devenez anxieux face à une maladie incurable.

 

La souffrance de la mort

 

Au moment de la mort, la souffrance vient des superbes objets et des excellents amis dont on se sépare. Elle amène aussi de nombreux désagréments. Bouddha dit :

 

Avec la mort et le passage à une autre existence,

Vous vous séparez à jamais des belles personnes chéries.

Feuille qui se détache de son arbre emportée par les flots,

C’est un départ sans retour et une séparation définitive.

 

Ouvrir les yeux du cycle de l’existence

 

Parmi les souffrances principales de la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort, se trouve la peur d’être uni à ce que l’on n’aime pas, d’en être séparé, ou encore, de ne pas savoir vraiment ce que l’on veut. Au cours de la vie, nous sommes confrontés à des circonstances difficiles, l’une après l’autre, jour après jour. Les émotions négatives surgissent par contrecoup, plus particulièrement : le désir, la haine et la confusion qui deviennent des automatismes pour le futur. Nous les affrontons tous :

 

- l’inconstance des amis et des ennemis, qui passent d’une catégorie à l’autre en une vie, ou au cours d’innombrables existences. Tsongkhapa dit :

 

En méditant sur cela, l’attachement né de l’aversion qui est créée par la ségrégation que l’on fait entre amis et ennemis devrait cesser.

 

- l’insatisfaction, les plaisirs obtenus demeurent insuffisants pour nous contenter, nous restons insatiables. De là provient une douleur latente et consciente de rechercher sans cesse encore plus de bien-être. Tsongkhapa dit :

 

Vous vous abandonnez aux plaisirs, à la recherche de la satisfaction. Mais, avec ces plaisirs éphémères qui vous contentent peut-être, elle ne viendra pas. Avec le temps qui s’écoule, une soif d’un désir insatiable augmente. Et pour finir, vous errez pour des lustres et des lustres dans le cycle de l’existence.

 

- le problème de l’abandon de son corps, vie après vie. Nagarjuna dit :

 

Chacun a laissé derrière lui un amas d’os

Cela ne cache pas la montagne la plus haute.

 

- le problème des renaissances multiples. Nagarjuna dit :

 

Si vous n’arrivez pas à avoir de la répulsion à l’encontre du cycle des existences – dont l’essence est l’entité corps-esprit sous la domination des émotions aliénantes et du karma – une véritable intention de vous libérer est improbable et le développement de la grande compassion, pour les êtres qui errent dans le cycle de l’existence, est impossible. Voilà pourquoi une réflexion approfondie sur votre situation est cruciale.

 

Un humain dans sa vie subit toutes les formes de souffrances. Vasubandhu dit :

 

Il est clair que les humains subissent

Les souffrances propres aux formes misérables de vie.

Dans les tourments de la souffrance, les humains

Ressemblent aux êtres des enfers.

Dépossédés, nous avons l’air de fantômes faméliques.

Les hommes souffrent à l’instar des animaux.

Car le plus puissant use de sa force

Pour blesser le plus faible.

Ces souffrances sont comme les flots d’une rivière.

Certains souffrent de la pauvreté ;

D’autres d’insatisfaction ;

Les élans de nostalgie sont insupportables ;

Tous se querellent et peuvent passer au meurtre.

 

Une vie humaine est sûrement souhaitable pour poursuivre la pratique, une vie précieuse, mais pourtant parsemée de terribles difficultés. Alors, imaginez la souffrance des autres formes d’êtres vivants !

 

La vérité sur les origines de la souffrance

 

Pour se débarrasser de la souffrance, il faut annihiler ses causes. Voilà la raison qui poussa Bouddha à enseigner, en second, la vérité sur l’origine de la douleur. Tant que les causes et les conditions ne sont pas éliminées, la souffrance qu’ils engendrent ne peut être vaincue.

 

Quelles sont les causes de la souffrance ? Si souffrir résultait d’une cause intangible, il n’y aurait aucune solution pour la détruire. Car une cause permanente, immuable ne saurait avoir la capacité de changer. Par chance, la souffrance a des origines conditionnées. Elle est le résultat de causes et conditions impermanentes. Les causes qui évoluent selon le processus du changement, la souffrance qui en découle, finalement, s’altèrent aussi. Bouddha s’appuie sur ce principe pour affirmer que, si les causes mutent, leurs effets aussi.

 

Dans la vie mondaine, les maux liés à la maladie, l’âge, la mort et aux différentes sortes de pertes auxquelles nous sommes confrontés sont sans remède lorsqu’ils adviennent. Ils naissent de leurs causes et conditions respectives. Cependant, les rechercher pour mieux lutter contre elles permet d’en éliminer certaines, afin d’améliorer notre bien-être physique, d’éviter des maladies, avoir une longue vie, davantage de ressources matérielles et de compagnons. L’éducation est la clé de ce processus de prise de conscience. Dans le monde entier, l’acquisition du savoir n’est généralement pas élaborée dans une perspective de vies futures, mais pour diminuer la souffrance et favoriser les plaisirs immédiats. Quand les pratiquants progressent, ils adhèrent de plus en plus aux voies qui ouvrent la capacité d’éliminer vraiment les maux de cette existence et y trouve du contentement.

 

Pour diminuer sa souffrance et intensifier sa joie, nous apprenons à moduler notre façon de penser. L’aspiration au changement précède toujours la mise en œuvre de nos décisions, qui amènent ensuite une évolution : le souhait d’agir précède l’action. Des réactions insignifiantes, comme se gratter ou cligner de l’œil face au danger, sont instinctives, mais les actions aux répercussions plus graves réclament une réflexion mûrie : »J’aurais dû faire comme ça. » Ces actes relèvent d’une motivation ou d’une volonté, c’est le cas lorsque nous agissons physiquement ou que nous nous exprimons.

 

Plaisirs ou douleurs dépendent de nos actions qui résultent de la pensée. La motivation insuffle les actes. Par exemple, lors d’un face-à-face pénible, la détestation ou la haine affleure en général en premier, et vous pensez :  « Il me cherche. Je ne me laisserai pas faire. » Mais comment affronter cet individu, quelle doit être ma stratégie ? Après avoir réfléchi à différentes solutions, s’élabore une intention ou une décision, et puis vous agissez. Le processus se déroule en deux étapes : la motivation qui précède l’action. Rien ne diffère dans le cas du désir. Une force attirante pour un objet ou une personne se manifeste et, motivé par ce sentiment, vous recherchez le meilleur moyen pour l’obtenir, puis vous entrez en action. Voilà notre mode de fonctionnement, la manière dont nous agissons. Pour la seconde noble vérité, Bouddha montre qu’une déficience dans la perception du soi est à l’origine des émotions perturbatrices, dont le désir et la haine. Émotions qui motivent, à leur tour, des actes négatifs, qui ont pour conséquence la souffrance. Tout cela est du ressort de la causalité.

 

Les émotions aliénantes

 

Quelle est l’origine de la souffrance que nous ressentons dans le cycle de la naissance, de la vieillesse et de la mort ? Les actes souillés. Qu’est-ce qui génère les souillures ? Les émotions perturbatrices de désir et de haine. Quelle est leur source ?  L’ignorance et, plus précisément, l’idée erronée de l’existence intrinsèque. Néanmoins, entre les deux origines de la souffrance, les actes souillés et les émotions aliénantes, les émotions sont plus prépondérantes, et, parmi elles, l’ignorance arrive en tête.

 

Tout état d’esprit qui perturbe le continuum de la conscience est une émotion aliénante. Générer une puissante compassion – ou d’autres dispositions mentales de nature comparable – n’affecte en rien le mental. Car elles sont motivées après de multiples réflexions, et subliment l’esprit. Au contraire, les émotions aliénantes se rattachent parfois à la raison dans quelques circonstances, mais elles n’en demeurent pas moins une source conflictuelle pour le mental. Elles sortent de la moindre possibilité de contrôle, hors du champ de l’intention ou de la réflexion. Elles vous bousculent et vous êtes mal à l’aise.

 

Le désir est une émotion destructrice qui se forme avec l’observation d’un phénomène externe agréable et attirant (un objet amusant ou à la mode, une maison, ou un ami), ou encore d’un phénomène intérieur relatif à l’activité sensorielle (l’apparence, la carnation ou l’odeur de notre corps). Cela conduit à l’attachement. L’appréhension des apparences agréables, internes ou externes, se produit dans un environnement mental fondé sur l’émotion et la discrimination. Il est difficile d’apprécier si un tel objet est agréable et attirant hors d’un tel contexte. Et pourtant, nous disons : « cela me convient très bien », ou : « Celam’attire. »

 

Agréable ou désagréable, ce constat est subjectif, car il est posé par une personne ou, plutôt, par une conscience déterminée. En vérité, la question qu’un objet ou une personne soit attirant ou repoussant, soit utile ou inutile reste posée. La pensée exagère les avantages d’une chose jugée désirable, à un point où le mental est complètement séduit, imprégné comme une goutte d’huile qui imbibe une étoffe. L’esprit semble être absorbé par l’objet convoité, en complète fusion avec lui, rendant complexe leur séparation.

 

Le psychologue mentionné auparavant avance que la haine ou le désir déforme notre perception, de quatre-vingts à quatre-vingt-dix pour cent. Le flot des pensées l’amplifie. Cette notion d’exagération se retrouve aussi dans les écrits bouddhistes, elle est appelée « la superposition de modes infondés de pensée conceptuelle » ou, plus simplement, des imaginations fantaisistes et folles.

 

Néanmoins, bon et mauvais sont des critères qui existent. Ce qui est utile est salutaire, et ce qui est nuisible est préjudiciable. « Bon » ou « mauvais » sont des appréciations délicates à porter, sauf en ce qui concerne le plaisir ou la douleur, mais nous devons posséder un minimum de sens critique. Il faut ouvrir les yeux sur la réalité du cycle de l’existence et aspirer à atteindre l’éveil. Le désir emprunte deux formes d’expression émotive : une aliénante et une non aliénante. Par exemple, lorsque l’on dit : « Nous devrions avoir quelques désirs et nous en contenter », ces désirs sont jugés comme positifs. Les autres expressions du désir fondées sur l’exagération sont négatives.

 

De la même manière, haïr est un état mental irrité fondé sur l’exagération (d’une personne, de sa propre douleur, ou encore de la gêne causée par une simple épine). Tout devient plus insupportable qu’il ne l’est en réalité. La haine se retourne contre sa cause et nous pousse à réagir négativement. Cependant, une profonde aversion à l’encontre des émotions aliénantes est bénéfique. Mais cela suppose un travail pour œuvrer contre elles, comme produire une intense compassion. Elle résulte d’une analyse des observations tangibles, et non d’une émotion aliénante non maîtrisée. Faire la distinction entre des états mentaux aliénants et non aliénants est capital.

 

L’ignorance à l’origine des autres émotions aliénantes

 

En somme, le désir et la haine sont fondés sur une exagération ignorante de la nature des choses, au-delà de leur réalité. Cette ignorance est à l’origine des autres émotions aliénantes. En considérant à tort que vous existez en personne, comme une entité complètement autonome, une distinction artificielle se fait entre le soi et les autres. Cette démarcation mentale encourage l’attachement à ce qui est vous plaît et importe, et met un frein à l’empathie envers les autres. Une porte s’ouvre sur la fierté, à l’inflation sur nos qualités et attributs, vrais ou imaginaires, comme la richesse, l’éducation, l’apparence physique, l’origine ethnique et la célébrité.

 

La naissance d’une émotion aliénante annihile l’indépendance. Pendant cette période où elle interfère, l’esprit est perturbé. La capacité d »appréciation est restreinte. Un violent désir ou une haine intense bloque notre aptitude à analyser si un acte est opportun ou fâcheux. Des paroles extravagantes sont lancées, et nous devenons agressifs. Dès que l’émotion retombe, nous sommes embarrassés et cherchons à nous excuser. Cela montre notre incapacité, en cas de forte situation émotive, à trancher entre le bon et le mal, le correct et le déplacé. Le contrôle de nous-mêmes est perdu sous l’emprise de la haine et du désir.

 

Sous l’emprise de cet état d’irritation, vous créez un profond malaise chez les personnes à proximité. Face à un individu en colère, le spectateur éprouve un mal-être et les parents et amis sont accablés et perturbés. Le trouble redouble avec la manifestation d’actes hostiles mentaux ou physiques. Ainsi, les émotions aliénantes ruinent votre vie, anéantissent les membres de la famille, les proches, une communauté, la société. La plupart des expressions de la colère, si nombreuses sur notre planète, résultent de trois poisons qui sont le désir, la haine et l’ignorance. Tsongkhapa dit :

 

Dès qu’une émotion aliénante surgit, elle affecte le mental entièrement, fausse le jugement sur les évènements, et renforce un penchant latent qui facilitera à son tour la résurgence d’autres émotions perturbatrices. Elle est nuisible pour vous comme pour les autres, et induit de mauvaises actions au cours de cette vie ou des futures renaissances. Vous êtes confronté aux douleurs et angoisses, comme aux souffrances de renaître dans le cercle des renaissances, etc. Elle vous écarte du nirvana. L’être vertueux est ruiné et ses ressources altérées. En société, l’anxiété, la tristesse et le manque de confiance vous gagnent.

 

Être croyant ou athée, peu importe. Il faut absolument déterminer la nature exacte de ces forces destructrices. Le poison doit être tout simplement perçu comme un poison. Si vous manquez de lucidité, ces émotions éruptives pourraient être ressenties comme naturelles, au lieu d’être assimilées comme les signes d’un emprisonnement dans un comportement négatif. Elles sont nuisibles à tous, y compris vous.

 

Pris dans le piège de la perception erronée de la nature des gens et des phénomènes, les souffrances – allant des douleurs corporelles et psychiques à celles qui sont liées au changement, jusqu’aux forces omniprésentes conditionnantes – se manifestent. Voilà le message attaché à la seconde noble vérité, la vérité sur l’origine de la souffrance.

 

La vérité sur la cessation de la souffrance

 

La troisième vérité invoque la cessation. Tsongkhapa dit :

 

Après avoir compris que la suppression du concept

Du soi est envisageable, vous pouvez vous engager

Dans le processus de cessation de la souffrance,

Bouddha enseigna ensuite la vérité sur la cessation.

 

Que signifie cessation ? Dès qu’un antidote est émis contre une cause particulière, elle cesse. Et les effets de cette cause ne se manifestent plus. Le mot « cessation » ou « arrêt » indique que ce qui est arrêté ne l’est pas volontairement, mais réclame des efforts. Si vous n’agissez pas, la cause continuera sans relâche à produire des effets. Il faut faire l’effort de concevoir  des antidotes qui élimineront la cause et nous libéreront de ses potentiels effets. Le yogi tibétain Potawa dit :

 

Au cours de cette longue période, où nous avons

Erré dans le cycle de l’existence, elle n’a pas cessé

D’agir. Il faut en conclure qu’elle ne s’arrêtera pas

Par elle-même. Or, l’arrêter est une obligation, et

Aujourd’hui est le moment adéquat.

 

Avec vos efforts vous pouvez détruire les émotions négatives responsables de la souffrance, et mettre fin aux actes souillés qui en résultent. Si elles continuent à se manifester, la souffrance perdurera.

 

Comment juguler les émotions négatives ? Par l’utilisation d’une force contraire. La plupart – si ce n’est pas l’ensemble – des phénomènes mondains en ont une : le chaud est neutralisé par le froid. Les forces contraires provoquent un changement d’état. Mais, avant d’essayer de contrebalancer quelque chose, il est préférable de connaître la force à laquelle on s’attaque. Dans le jeu des énergies opposées, quand l’une monte en puissance, l’autre s’affaiblit. Le recours à un ventilateur ou à un climatiseur sert intentionnellement à faire diminuer la chaleur : le froid s’oppose au chaud.

 

Cette règle s’applique également aux attitudes mentales. Par exemple, le désir donne un sentiment de proximité avec un objet, alors que la colère l’éloigne. Dans la vie ordinaire, plaisirs et douleurs sont rattachés au corps. Le désir va agir en rassemblant les éléments susceptibles de faire durer ou de donner du plaisir au corps. À l’inverse, la colère rejette ce qui l’agresse. Le désir rassemble, alors que la colère divise et refoule.

 

Quelles difficultés posent le désir et la haine ? L’accumulation des éléments favorables est un besoin, or la soif du désir est subjective car elle exagère les avantages d’un objet sans prendre en compte sa vraie nature. Les actes qui découlent de cet état de conscience perverti sont conflictuels. La haine se manifeste dans un contexte analogue. Alors que l’amour bienveillant n’est, quant à lui, pas fondé sur une pensée conceptuelle erronée. Il est issu d’une réflexion sur le sens et l’objectif, et est fondé sur une véritable sympathie pour autrui.

 

Les conditions négatives doivent être éliminées. Mais, quand les obstacles disparaissent sous les effets de la haine, d’autres problèmes spécifiques surgissent. La haine teintée de partialité cache la vraie nature de la situation. Cependant, par le biais de l’analyse des faits et d’un discernement de la réalité, l’amour bienveillant contribue à atteindre des conditions favorables sans générer des émotions aliénantes, et la sagesse peut détruire les conditions défavorables.

 

Le remède contre un phénomène externe négatif s’élabore par la recherche de son opposé dont la force sera ensuite amplifiée. Nous utilisons l’intrusion d’un phénomène mental contraire dont la puissance est ensuite intensifiée. L’opposition apparaît ici comme la confrontation entre deux états de conscience contraires. Ainsi, la bienveillance et la haine sont, respectivement, ce qui unit, et ce qui divise.

 

La méthode de la conscience des opposées ouvre la voie à la transformation. Face aux émotions aliénantes, causes de la souffrance, adoptez la méthode des états de conscience qui s’y opposent, cela est salutaire. Et plus vous pratiquez, plus ces états de conscience opposés se renforcent car ils sont logiques et authentiques. Les émotions conflictuelles – en dépit de leur force car nous y recourons souvent – s’estompent face à l’analyse.

 

Les émotions négatives reposent sur l’ignorance qui provoque une mauvaise perception de la nature de soi-même et des autres. Puisqu’une telle ignorance est erronée, les attitudes qu’elle engendre le sont aussi. Qu’importe la force des émotions aliénantes, elles sont mensongères. Car, percevoir à tort une souffrance comme un plaisir, ou encore voir une chose comme permanente alors qu’elle est permanente montrent que ces points de vue sont faux, dans le sens où leur opposé, a contrario, est fondé sur une connaissance juste. Ces deux attitudes opposées s’excluent l’une l’autre : l’une d’entre elles s’appuie sur une connaissance juste, l’autre pas. Et l’une d’entre elles s’affaiblit avec le temps, alors que l’autre s’affirme de plus en plus avec la pratique de la méthode de la conscience des opposés.

 

Les causes de la souffrance cessent en fonction de la maîtrise du mental. Persuader par cela, vous montrerez une grande détermination à savoir le maîtriser, afin de réaliser la cessation comme Bouddha le mentionne.

 

En somme, les causes du degré de souffrance le plus profond sont les émotions aliénantes, dont l’origine est l’ignorance de l’absence d’existence inhérente. Un antidote peut neutraliser avec efficacité cette ignorance. En général, l’application d’une contre-mesure puissante à un phénomène impermanent peut l’éliminer. Accepter simplement que le point de vue sur l’inhérente existence est fallacieuse aide à le corriger, ou même à l’éliminer.

 

L’éveil a le sens de purification ou d’épuration, et sous-entend donc l’émission d’un antidote afin de se libérer de la douleur. L’état où la conscience est purifiée des émotions conflictuelles s’appelle « cessation », c’est la troisième noble vérité. Quand vous comprenez que l’élimination de ce problème défavorable est possible, un désir de réaliser cet état se développe.

 

La vérité de la voie

 

Par quel moyen pouvons-nous abandonner les causes de la souffrance ? La prière et les souhaits ne suffisent pas. Des résultats même limités exigent des efforts. Sans application, la réalisation de la vérité de la voie est improbable. Quand vous avez faim, rester au lit et souhaiter un repas ne sert à rien, car après avoir acheté des aliments, il faudra les cuisiner. Nous devons faire de plus grands efforts, sans relâche, afin d’obtenir la libération de la souffrance. Dans cette perspective, il faut renforcer notre volonté de mettre en pratique les techniques mentales, les voies qui conduisent à la liberté.

 

La voie principale est la connaissance directe de l’absence du soi. Pour arriver à cela, l’antidote nécessaire est l’origine de la souffrance. Cela requiert un entraînement particulier à la sagesse ; et dans le but de pénétrer la nature ultime de la réalité, il faut pratiquer le recueillement méditatif en alternance avec l’exercice de la moralité. La voie pour se libérer est structurée en trois pratiques : la moralité, l’absorption méditative et la sagesse.

 

La moralité va limiter les actes nuisibles fondés sur l’autoprotection. Dès qu’elle agit, l’attitude morale stimule l’émergence d’une motivation intérieure. Puis, l’exercice de l’absorption méditative va renforcer la capacité mentale en concentrant cette force motivante, qui n’est, jusqu’à ce moment-là, pas encore dirigée vers un seul objectif. Par l’usage du recueillement méditatif, le mental se concentre sur la vraie nature des choses, et favorise la pratique de la sagesse. Et, avec la connaissance, vous êtes plus proche des autres pour les aider. Ces trois pratiques – les trois entraînements à la conduite morale, au recueillement méditatif et à la sagesse – forment une voie pour s’échapper du cycle de l’existence, elles sont désignées comme la vérité de la voie.

 

Sa Sainteté le Dalai-Lama

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