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La Voie de l'Analyse

« Ceux qui apparaissent en état de dépendance

N’existent pas selon leur propre nature. » Bouddha

Monks following the texts during the third day of His Holiness the Dalai Lama's teachings at Ganden Jangtse Monastery in Mundgod, Karnataka, India on December 25, 2014. Photo/Tenzin Choejor/OHHDL www.dalailama.com

*** Mahayana

Ce texte résume les différentes méthodes d’analyse sous forme d’une série de méditations contemplatives qui initient à la pratique de la méditation sur la vacuité.

 

Méditation contemplative

 

Considérez que :

 

1. Vous êtes responsables de tous vos ennuis.

 

2. Par conséquent, il est préférable de travailler d’abord à rechercher votre véritable nature.

 

3. Quand cela sera réalisé, vous pouvez l’appliquer au mental, au corps, à la maison, à la voiture, à l’argent et à l’ensemble des phénomènes.

 

PREMIER POINT :

MAÎTRISER LE SOI POUR Y CROIRE FERMEMENT

 

1. Imaginez qu’une personne vous reproche une chose que vous n’avez pas faite et dise l’index pointé vers vous : « Tu m’as détruit! ».

 

2. Observez votre réaction. Quelle impression avez-vous du « moi » dans le mental ?

 

3. De quelle façon l’appréhender ?

 

4. Constatez que le « moi » apparaît comme indépendant de lui-même, fondé sur sa propre nature.

 

DEUXIÈME POINT :

FAIRE DES CHOIX

 

1. Analysez si le « moi », qui est instauré intrinsèquement dans l’entité corps-esprit, peut avoir une nature différente de l’entité corps-esprit ou en être séparé.

 

2. Décidez que, selon son apparence, si le moi a une nature inhérente, alors il doit ne faire qu’un avec l’entité corps-esprit ou être distinct.

 

TROISIÈME POINT :

ANALYSER L’UNICITÉ

 

Pensez aux conséquences si le « moi » est indépendant comme il s’inscrit dans le mental, dans le cas où il se confondrait avec l’entité corps-esprit :

 

1. Le « moi » et l’entité corps-esprit pourraient avoir complètement une nature commune.

 

2. Dans ce cas, affirmer que le « moi » a une existence propre ne rime à rien.

 

3. Il serait impossible de penser à « mon corps », « ma tête » ou « mon esprit ».

 

4. Dès la disparition du corps et de l’esprit, le soi n’existerait plus.

 

5. Puisque le mental et l’esprit sont pluriels, alors les « soi » de la personne sont multiples.

 

6. Puisque le « moi » est unique, le mental et le corps ne devraient faire qu’un.

 

7. Puisque le mental et le corps sont engendrés et se désintègrent, cela devrait signifier que le « moi » se forme et se désintègre intrinsèquement. Dans ce cas, jamais les effets favorables des actes vertueux et les conséquences douloureuses des actes nuisibles n’arriveront à maturation. Et nous aurions ainsi à supporter les effets d’actes dont nous ne sommes pas les auteurs.

 

QUATRIÈME POINT :

ANALYSER LA DIFFÉRENCE

 

Pensez aux conséquences, si le « moi » instauré indépendamment comme il s’inscrit dans le mental, au cas où il serait différent de l’entité corps-esprit :

 

1. Le « moi » et l’entité corps-esprit devraient être complètement séparés.

 

2. Dans ce cas, le « moi » devrait pouvoir être décelé dès que le mental et le corps sont écartés.

 

3. Le « moi » ne saurait être instauré, demeurer ou se désintégrer. Ce serait absurde !

 

4. Absurde que l’idée que le « moi » pourrait être juste une invention de l’intellect ou être permanent.

 

5. Absurde l’idée que le « moi » pourrait n’avoir aucune caractéristique corporelle ou mentale.

 

ALLER VERS UNE CONCLUSION

 

1. Lors de l’exercice du premier point, si vous avez ressenti plutôt intensément que le « moi » est indépendant et qu’à l’ordinaire, vous acceptez cette apparence en agissant en fonction de cela, alors avec l’analyse, vous comprendrez que ce « moi » est infondé.

 

2. Quand cela se produira, maintenez fermement la conscience de l’absence, de la vacuité de l’existence inhérente d’un tel « moi », afin d’assimiler le sens de la vacuité centrée sur l’absence de nature inhérente.

 

SE VOIR COMME UNE ILLUSION

 

1. Puis, laissez votre apparence et celle des autres envahir de nouveau le mental.

 

2. Rappelez-vous quand vous confondiez une personne avec son image réfléchie dans un miroir. L’image n’avait que l’apparence de la personne.

 

3. Ainsi, les gens et les choses semblent exister indépendamment des causes et conditions, corporellement et par la pensée, mais il n’en est rien. Les gens et les choses sont aussi des illusions.

 

4. Réfléchissez sur l’observation suivante : dès que vous agissez, dans le champ de la production conditionnée, le karma s’accumule, et ainsi vous êtes confronté aux effets de vos actes.

 

5. Considérez l’observation suivante : l’apparence des gens est concevable en l’absence d’existence inhérente.

 

6. Lorsque le fait d’exister et la vacuité apparaissent comme contradictoires, reprenez l’exemple de l’image dans un miroir :

 

- L’image dans un miroir est produite sans conteste en rapport avec un visage et un miroir. Même si l’image est vide d’yeux, d’oreilles, etc., elle semble en posséder. Et l’image disparaît indéniablement si le visage ou le miroir est absent.

 

- Ainsi, si une personne n’a même pas une particule d’existence inhérente, rien ne lui interdit d’accomplir des actes, d’accumuler du karma, d’en vivre les effets, et de naître en relation avec le karma et les émotions destructives.

 

7. Essayer de trouver une absence de contradiction entre le fait d’exister et la vacuité en ce qui concerne les gens et les choses.

 

ALTERNER LA MÉDITATION ANALYTIQUE

ET LA STABILISATION MÉDITATIVE

 

Quand vous analysez, la conscience entière doit rester focalisée sur l’objet dont elle scrute la nature, pour éviter que la pensée ne s’égare vers d’autres. Il ne faut jamais l’oublier. Au cours de la recherche analytique, utilisez l’introspection si vous êtes sur le point d’être distrait. Et au cas où, changez de pratique en utilisant la stabilisation méditative, pour vous concentrer seulement sur le sens trouvé lors de l’analyse. La concentration revient alors en force.

 

Le but est d’obtenir un équilibre inébranlable pour que l’analyse méditative puisse aussi produire un mental stable et absorbé, ainsi qu’une souplesse mentale et physique. À plusieurs reprises, changez de l’une à l’autre, de la stabilisation méditative (1) qui consiste juste à se focaliser sur un seul objet, à la méditation analytique (2). Vous parviendrez à un niveau où les deux méthodes de méditation se valorisent mutuellement. Puis, dans la phase de stabilisation, vous serez capable d’entrer dans une analyse intense, qui déclenchera une stabilité encore plus grande.

 

Sa Sainteté le Dalai-Lama

*** Niveau Avancé

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